13 Décembre 2021

[Lanceurs] Amazonie, un nouveau radar pour la sauvegarde

Alors que prochain vol d’Ariane 5 emportera bientôt le télescope spatial James Webb, le dispositif de sauvegarde de la base de Kourou vient de s’enrichir d’un équipement de dernière génération avec le radar Amazonie.
is_lanceurs-amazonie.jpg
Le radar Amazonie à Pariacabo Crédits : © CNES/ESA/Arianespace/Optique Vidéo CSG/P Baudon, 2021

Il est installé sur les hauteurs au-dessus de Kourou, sur le site de Pariacabo, avec une vue imprenable et sans obstacle sur tous les pas de tir de la base spatiale. Depuis quelques semaines, le nouveau radar Amazonie est venu renforcer et moderniser les moyens au sol permettant de localiser et de suivre la trajectoire des lanceurs pendant une dizaine de minutes après leur décollage, et ainsi de vérifier s’ils ne dévient pas de leur couloir de vol. A chaque lancement, plusieurs radars participent à ce dispositif de sauvegarde qui vise à éviter tout risque pour les populations. Opérationnel depuis l’été, Amazonie est un radar de nouvelle génération qui a vocation à remplacer l’ancien radar Adour 2, dans le cadre du plan de maintien en conditions opérationnelles du Centre Spatial Guyanais.

Amazonie appartient à la même classe de performances que les radars Bretagne plus anciens de la base spatiale, dont il a les mêmes fonctions de base pour être compatible avec nos lanceurs. Mais il présente, grâce à ses technologies numériques, des évolutions sur tout ce qui est automatismes et expertise de la mesure.

Nicolas Hugues, chef de projet au CNES

Dispositif opérationnel

L’installation du radar et les tests de qualification ont été pilotés par le CNES avec les partenaires industriels du projet, tout comme la formation des opérateurs à Kourou. Le processus de qualification, complexe, s’est achevé par un premier suivi de lanceur Vega, en avril dernier. « Sur cette mission VV18, Amazonie ne faisait pas partie du dispositif de sauvegarde à proprement parler, mais il était intégré au suivi radar pour la localisation du lanceur. Depuis, il a participé à plusieurs vols Vega, Soyuz et Ariane 5, et aujourd’hui Amazonie est pleinement opérationnel », explique Nicolas Hugues. Lors de la prochaine mission d’Ariane 5, qui placera en orbite le télescope spatial James Webb, le nouveau radar sera en toute logique mis à contribution. La réflexion est en cours pour compléter encore les moyens de sauvegarde dans les prochains mois par l’acquisition d’un autre radar du même type, Amazonie 2.


Le saviez-vous

Pour aboutir à la qualification technique et opérationnelle d’Amazonie, le radar a subi toutes sortes de tests sur des cibles très différentes. Avant de pointer vers un lanceur, il a suivi des cibles internes, des ballons, les satellites Pléiades qui embarquent le même répondeur radar que les lanceurs… et même la capsule Crew Dragon qui emmenait Thomas Pesquet vers la Station spatiale internationale. « C’est une vraie réussite car il ne s’agit pas d’une cible coopérative, elle n’a pas de répondeur pour renvoyer le signal radar, décrit Nicolas Hugues. C’est complexe, surtout à grande distance et nos autres radars n’ont pas l’habitude de réaliser ce type de prestation. »

is_illustration-serie-lanceurs.jpg
Lanceur - image d'illustration Crédits : Alena Butusava

Série lanceurs

Qu’on les nomme lanceurs ou fusées, cette activité du CNES - qui contribue à garantir l’accès autonome à l’espace de la France et de l’Europe - est en constante évolution. Nous vous proposons de découvrir son actualité via une série d’articles. Vous y lirez tous les détails sur le nouveau lanceur Ariane 6 et sa base de lancement et vous familiariserez avec les innovations et ruptures technologiques qui nourriront les futurs programmes à l’horizon 2030.